Une levée de fonds de 2,3Mi€ pour LiveDrop, Spin-off de l’ULiège



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Spin-off de l’Université de Liège, LiveDrop vient de conclure une levée de fonds de 2,3 Mi€ afin de commercialiser un instrument de haute technologie pour le tri de cellules biologiques. ModaFlowTM,  qui repose sur la technologie microfluidique des gouttes, permet le tri des cellules biologiques et l’analyse à l’échelle de la seule cellule (« single-cell »). Une technologie en plein essor et très prometteuse qui confirme le potentiel de l’ULiège dans le domaine de la microfluidique.

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onstituée en 2021 suite à un projet de valorisation « First-Spin-off » de la Région Wallonne,  LiveDrop, est issue de recherches menées au sein du Microfluidics Lab (Faculté des Sciences appliquées / Unité de recherches Aérospatiale & Mécanique) de l’Université de Liège et repose sur le développement d’instruments de haute technologie permettant de détecter et de sélectionner des cellules biologiques vivantes à haut potentiel. « Nous travaillons notamment sur des cellules productrices d’anticorps thérapeutiques, des cellules immunitaires rares, cancéreuses, souches, explique Stéphanie van Loo, fondatrice et CEO de LiveDrop et ancienne chercheuse au Microfluidics Lab de l’ULiège. On parle ici de cellules fragiles et difficiles à manipuler avec les techniques classiques telles que la plaque multipuits et les cytomètres en flux. »

ModaFlowTM, le premier instrument développé par LiveDrop, repose sur la technologie microfluidique des gouttes, dont le principe est la production de minuscules gouttelettes d’eau (volume inférieur au nanolitre) dans de l’huile. Une fois crées, ces gouttelettes sont acheminées dans les canaux microscopiques d’une puce microfluidique. Des cellules biologiques d’intérêt y sont alors encapsulées, manipulées, détectées et sélectionnées, à grande vitesse. « On peut atteindre plus d’un million de cellules encapsulées par jour, explique Tristan Gilet, à la tête du Microfluidics Lab  de l’ULiège. La technologie microfluidique des gouttes, que nous développons depuis de nombreuses années au sein du labo, offre l’opportunité de réaliser des analyses à l’échelle d’une seule cellule (« single-cell ») et à très haute vitesse, ce qui est nécessaire pour permettre aux chercheurs d’analyser les millions de cellules provenant d’échantillons biologiques (biopsie de tumeur, échantillon sanguin, cellules immunitaires de souris, etc.). » 

LiveDrop Modaflow

Tri de gouttelettes au coeur de la puce microfluidique. Les microcanaux ont une largeur d'un dixième de millimètre.
Des valves pneumatiques microscopiques s'ouvrent et se ferment pour aiguiller les gouttelettes.

Les clients de LiveDrop sont des sociétés de biotechnologies, des départements de R&D de sociétés (bio)pharmaceutiques, des centres de recherche et laboratoires académiques actifs dans la biologie cellulaire, l’oncologie, l’immunothérapie et la thérapie cellulaire, la médecine régénérative et les cellules souches, etc.

Les fonds récoltés par LiveDrop s’élèvent à 2,3 Mi€, dont 1,4 Mi€ de capitaux proviennent du fonds privé Innovation Fund, des fonds institutionnels Noshaq et W.IN.G., de la société liégeoise Trasis et de la famille Martial. Les fonds publics comprennent notamment des subsides de la Région Wallonne. « Tout le monde est convaincu du haut potentiel de ces technologies, conclu Stéphanie van Loo. Cette levée de fonds démontre l’enthousiasme et la confiance des parties prenantes qui croient en notre vision et en notre projet. Grâce à cette levée de fonds, nous avons déjà commencé à recruter une équipe de choc afin d’accélérer les nouveaux développements de l’instrument ModaFlowTM et répondre aux sollicitations des clients et des collaborateurs de l’entreprise ».  Avec cette levée de fonds, LiveDrop confirme le potentiel technologique dans le domaine de la microfluidique au sein de l’Université de Liège et sa volonté de valoriser ces développements de manière plus large pour la recherche en sciences de la vie.

A propos de LiveDrop 

Le projet LiveDrop repose sur près de 10 ans de recherches menées par Stéphanie van Loo et le Professeur Tristan Gilet au Microfluidics Lab de l’ULiège. Ces recherches incluent une thèse de doctorat, un projet de valorisation « First Spin-Off », et de nombreuses collaborations. Au cours de sa thèse, Stéphanie van Loo a développé cette technologie microfluidique des gouttes en partant d’une salle vide. Elle a ensuite transformé le banc de test qu’elle avait développé pour ses recherches en un instrument intégré nommé ModaFlowTM, permettant aux acteurs en biotechnologies d’accéder instantanément à cette technologie microfluidique des gouttes. Une dizaine de collaborateurs scientifiques et premiers clients utilisent déjà la ModaFlow™. L'objectif de l'entreprise est de commercialiser cet instrument afin que chaque laboratoire puisse tirer parti de la puissance de la microfluidique des gouttes pour ses applications en « single-cell » et en tri cellulaire. LiveDrop a gagné le prix « GSK meets Universities » en 2020 et est incubée au WSL depuis 2021.

S van Loo ModaFlow 

« La réussite de ce projet témoigne à nouveau de l’importance des outils de maturation (ici, financements FSO et POC) mis à disposition des porteurs pour soutenir le développement de leurs projets et garantir la viabilité de leurs technologies. Il est essentiel de continuer à déployer ces outils dans le processus de valorisation des résultats de recherche pour que les équipes lèvent les verrous technologiques et que les projets atteignent un plus haut niveau de maturité sur les échelles TRL et CRL (respectivement, Technology Readiness Level et Customer Readiness Level) pour lever l’intérêt des industriels et partenaires. Cela se traduit pour LiveDrop par une levée de fonds importante, signe de la confiance des investisseurs dans la technologie et son potentiel. La création de cette spin-off, à la croisée des sciences de l’ingénieur et des sciences de la vie, illustre une fois encore que la synergie du financement de la maturation et l'appui des structures d’accompagnement est un atout indéniable pour que la recherche universitaire, si on lui donne les moyens de se démarquer, joue un rôle clé dans le développement économique régional.» souligne Didier Mattivi, directeur de l'Administration de la Recherche, de l'Innovation et de la Valorisation à l’Université de Liège.

A propos du Microfluidics Lab de l’ULiège

Le Microfluidics Lab est un laboratoire du département Aérospatiale et Mécanique (Faculté des Sciences appliquées) de l’Université de Liège. Les recherches de ce groupe se concentrent sur l’étude expérimentale des écoulements microscopiques en présence d’interfaces (impacts de gouttes en milieu naturel, phénomènes capillaires) et leur application pour la conception de dispositifs microfluidiques. 

Contacts

Stéphanie Van Loo

Tristan Gilet

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